Bruxelles
Communiqué de la ligue des droits de l’homme
La
Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque ont été alarmés par les
informations concernant des arrestations lors de la manifestation
syndicale de ce mercredi 29 septembre à Bruxelles.
Pas
moins de 250 personnes ont été arrêtées, dont 148 préventivement. Dès
11h du matin, le simple fait de se rendre vers les stations de métro au
départ de Tour et Taxis - où se tient actuellement le camp NoBorder -
pour se rendre à la manifestation donnait lieu a des contrôles
d’identité, fouilles des sacs et enfin arrestations. Sans avoir commis
aucun acte délictueux, une centaine de personnes ont ainsi été empêchées
de se rendre à la manifestation afin d’y exprimer leurs idées. Les
forces de l’ordre qualifient cette action ciblée « d’arrestations
préventives ». Le droit de manifester est pourtant garanti tant par la
Constitution belge dans son article 26 que par la Convention européenne
des droits de l’Homme dans son article 11. Ces arrestations préventives
constituent donc une grave entrave au droit de manifester qui est un
fondement d’une démocratie qui n’a pas peur de l’expression de ses
citoyens
Un
groupe, non lié à un syndicat mais ayant reçu l’autorisation des
organisateurs syndicaux de participer à la manifestation, s’est vu, dès
le point de ralliement place Bara, intimidé par un impressionnant
déploiement des forces de l’ordre.
Vers
15 heures, la police a procédé à l’encerclement de ce groupe de
manifestants. Ce déploiement a été opéré afin d’isoler le groupe du
reste du cortège et éviter de la sorte tout mouvement de solidarité de
la part d’autres manifestants. Avec violence, la police a procédé à
l’arrestation des manifestants encerclés. Cette manœuvre a été suivie de
placages au sol d’autres personnes par des policiers en civil, ces
derniers faisant usage de gaz poivré. Des coups ont été portés par la
police et au moins quatre manifestants ont dû être hospitalisés.
Outre
les faits de violence, La Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles
Laïque s’inquiètent de cette tendance à opérer une scission manichéenne
et arbitraire entre, pour faire court, les « bons » et les « mauvais »
manifestants alors qu’aucun délit n’a été commis. Y aurait-il des
convictions qui ne pourraient être librement exprimées ?
Environ
90 personnes ont été menottées les mains derrière le dos, assises dans
la rue, en file, pendant près de deux heures. Certains policiers
exerçaient des mesures de contention supplémentaires en maintenant une
pression dans le dos avec le genou. On a pu assister à des propos
provocateurs et intimidations, notamment à l’aide de leurs bonbonnes de
gaz, les policiers s’étant à cette fin préalablement masqué le visage.
La
Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque s’inquiètent depuis
longtemps de ce type de dérapage sécuritaire qui confirme ses craintes
d’une démocratie qui a de plus en plus tendance à intimider, décourager
ou réprimer certaines formes d’expression citoyenne. Si une réaction
policière proportionnée est légitime à l’encontre de manifestants
violents, il est inacceptable que les forces de police recourent à des
intimidations et à des arrestations à l’encontre de manifestants
pacifiques. De telles méthodes sont « dignes » d’un Etat policier.
Dans
cet esprit, la Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque
resteront attentives au déroulement de la manifestation de ce samedi 2
octobre organisée par le Camp No Border.
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